François-René de Chateaubriand : Voyage en Italie
On peut faire ici des réflexions philosophiques et prendre en pitié les choses humaines. Qu’est-ce en effet que ces révolutions si fameuses des empires auprès des accidents de la nature qui changent la face de la terre et des mers? Heureux du moins si les hommes n’employaient pas à se tourmenter mutuellement le peu de jours qu’ils ont à passer ensemble! Le Vésuve n’a pas ouvert une seule fois ses abîmes pour dévorer les cités, que ses fureurs n’aient surpris les peuples au milieu du sang et des larmes. Quels sont les premiers signes de civilisation, les premières marques du passage des hommes que l’on a retrouvés sous les cendres éteintes du volcan? Des instruments de supplice, des squelettes enchaînés. Les temps varient, et les destinées humaines ont la même inconstance. La vie, dit la chanson grecque, fuit comme la roue d’un char.
François-René de Chateaubriand : Voyage en Italie
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