Citations quotidiennes du 03-04-2020

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Ce qui rend touchant le dévouement du chien, c’est qu’il ne s’exprime que par des preuves.
Marie Joséphine de Suin dite Comtesse Diane (Maximes de la vie in Souvenirs d’un vieux critique de A. de Pontmartin, p. 138, Calmann Lévy, 1884)

[…] ça, c’est la grande connerie des hommes, on se dit toujours qu’on a le temps, qu’on pourra faire cela le lendemain, trois jours plus tard, l’an prochain, deux heures après. Et puis tout meurt. On se retrouve à suivre des cercueils […]

Philippe Claudel (Les âmes grises, p.78, Stock, 2003)

La croyance aux préjugés passe dans le monde pour bon sens.
Helvétius (Pensées et réflexions, in Oeuvres Complètes T.3, Paris, 1818)

Le style ne peint pas seulement l’homme : il peint aussi son époque.
Lucien Duc (Étude raisonnée de la versification française, p.70, Bibliothèque de la province, 1889)

Il est aisé de comprendre comment les maths et la grammaire ne peuvent avoir de sens pour les enfants quand ils n’en ont aucun pour leur entourage, et pourquoi, s’il l’on cherche à aider les élèves à y trouver un sens, il y faut plus d’un discours ou qu’un croquis au tableau, si excellents soient-ils. J’ai demandé à bon nombre d’enseignants et de parents ce que représentaient les mathématiques à leurs yeux, et pourquoi il était important de les apprendre. Fort peu d’entre eux avaient de cette matière une vision assez cohérente pour justifier de lui consacrer plusieurs milliers d’heures de la vie d’un enfant – et c’est bien ainsi que les enfants le ressentent… Quand un maître répond à un élève, pour justifier toutes ces heures d’arithmétique, qu’il faut bien être capable de vérifier sa monnaie à la caisse d’un supermarché, l’élève n’en croit pas un mot. Les enfants ne voient, dans de telles réponses, qu’une preuve de plus du charlatanisme des adultes. Et l’on n’est pas plus crédible à leurs yeux quand on leur assure que les mathématiques sont une gymnastique amusante. Comme s’ils ne se doutaient pas que les adultes qui le leur affirment consacrent sûrement leur précieux temps de loisir à tout autre chose qu’à ce sport si amusant ! Et l’on n’y change rien non plus si on vient leur certifier qu’il faut faire des mathématiques pour embrasser une carrière scientifique : c’est tellement loin, et tellement abstrait pour la majorité d’entre eux ! Non, il faut l’avouer : les enfants se rendent fort bien compte que leurs enseignants n’aiment guère les mathématiques plus qu’eux, et que la seule vraie raison d’en faire est que cette discipline est inscrite au programme. Et tout cela, pour finir, ne sert qu’à entamer la confiance qu’ont les enfants envers le monde adulte et envers l’éducation que l’on cherche à leur donner. Et cela fausse, à mes yeux, toute la relation éducative, ainsi gravement entachée de tromperie.

Seymour Papert (Jaillisement de l’esprit, p.68, Champs-Flammarion/210, trad. Rose-Marie Vassallo-Villaneau, 1981)

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