Citations quotidiennes du 07-05-2020

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L’homme projette sur une paroi de rêve les fantômes formés par son esprit ; et il appelle cela le monde extérieur. Ainsi sommes-nous éternellement prisonniers de nous-mêmes. Enfermé dans une bulle de savon lisse et résistante, chacun de nous la décore d’une fantasmagorie d’image qu’il fabrique sans fin. Il ne voit jamais que ces images. Comme elles sont en perspective, il croit sa prison ouverte sur l’infini. Illusion pure : le mur est tout près. Et, comme des figures s’y meuvent, il croit voir des humains. Illusion encore : entre ces apparences, il est seul à jamais.

Henry Bidou (Journal des débats, cité dans La Petite Illustration, 1927, p.23)

– […] Tu crois aux cartes, aux tireuses de cartes, aux boules de cristal ?
– À rien. L’avenir, personne ne le prédit. Déjà qu’on comprend rien au présent…
– Et qu’on est à peine capable de « prédire » le passé. Ceux qui font l’histoire, ils sont jamais d’accord, et pourtant ça a eu lieu.

Henri Cueco (Dialogue avec mon jardinier, p.137, Seuil/Points P1234)

Comme un nuage
Je me filtre
au soleil

Giuseppe Ungaretti (Vie d’un homme, [Transfiguration] p.85, nrf/Poésie/Éditions de Minuit-Gallimard, 1998)

Déjà les Italiens de Rome avaient transporté le mot virtus de l’idée de force à celle de talent, ce qui les a conduits à dire un virtuose.
Abel-François Villemain (Cours de littérature française, Tableau de la littérature du Moyen-Âge, 2, T.7, p.14, Bruxelles, 1840)

Et à quoi bon exécuter des projets, puisque le projet est en lui-même une jouissance suffisante?
Charles Baudelaire (Le spleen de Paris, p.98 Garnier-Flammarion n° 136)

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