[…] son sens véritable de la vie : la vie sans dignité. Être vivant suffisait à son bonheur.
Albert Cossery (Mendiants et orgueilleux, p.28, Éd. Joëlle Losfeld, coll. Arcane, 1993)
– D’où est celui qui t’a sculptée ?
– De Sicyone.
– Quel est son nom?
– Lysippe.
– Et toi, qui es-tu?
– L’Occasion, qui triomphe de tout.
– Pourquoi te tiens-tu sur la pointe du pied?
– Je cours toujours.
– Pourquoi des ailes à tes doux talons?
– Je suis légère comme le Zéphyre.
– Pourquoi tes cheveux pendent-ils sur ton front?
– Afin que celui qui me rencontre puisse m’arrêter.
– Par Jupiter ! pourquoi ta nuque est-elle chauve?
– Parce que, courant avec des pieds rapides, je ne me laisse jamais retenir par derrière. Cher hôte! c’est pour toi que l’artiste m’a ainsi sculptée ; et pour servir d’enseignement à tous, il m’a placée dans ton vestibule.
Xénocrate Lyriques grecs (Sur une statue de l’Occasion), trad. E. Falconnet, p.568, Paris, 1842)
L’énigme qu’est l’Autre recule comme l’horizon à chaque pas que tu fais vers lui.
Christiane Singer (Éloge du mariage, de l’engagement et autres folies, p.90, Albin Michel, 2000)
Les hommes qui s’entendent parfaitement avec les femmes sont en général ceux-là mêmes qui sont capables de s’en passer.
Anonyme
L’usage est la loi des gens médiocres, comme les proverbes sont la morale du peuple. Mais les proverbes valent mieux que l’usage.
Jean-Baptiste Say (Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, p.14, Deterville, 1817)