Un écrivain ne se définit pas du tout par un certificat, mais par ce qu’il écrit.
Mikhaïl Boulgakov (Le Maître et Marguerite, trad. Claude Ligny, p.473, Éd. Pocket n°4229)
LES CRITIQUES. C’est une plaie que je n’ai jamais pu comprendre. Si j’étais grand chirurgien et qu’un monsieur qu n’a jamais manié un bistouri, qui n’est pas médecin, qui n’a pas mis une gouttière à la patte d’un chat, vienne m’expliquer les défauts de ma façon d’opérer, qu’est-ce qu’on en penserait ? Il en va de même pour la peinture. Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que les gens ne se rendent pas compte que c’est la même chose et, alors qu’on se moque des prétentions du critique en chirurgie, on écoute ces charlatans avec un incroyable respect. On pourrait écouter avec un certain respect les jugements d’un critique à qui il serait arrivé de peindre, quand ce ne serait que des croûtes. Mais, même en ce cas, ce serait absurde, car comment peut-on trouver raisonnable qu’un peintre médiocre donne des conseils à un bon peintre ?
Ernesto Sabato (Le tunnel, trad. Michel Bibard, p.20, Éd. du Seuil, 1978)
Nous nous tenons sur nos gardes dès que quelqu’un nous a trompés une fois ; cependant nous nous trompons tous les jours, et jamais nous ne nous défions de nous-mêmes.
Jean-Benjamin de Laborde (Pensées et maximes, p.12, Lamy, 1802)
La femme a quatre âges : celui qui porte son acte de naissance, celui qu’elle se donne, celui que lui infligent ses rivales et celui qu’elle paraît avoir.
Claudia Bacchi (Feuilles au vent in L’année littéraire et dramatique 7e année, 1864, p.315)
Tout se donne au dehors: aujourd’hui c’est reçu;
Et l’homme doit briller s’il veut être aperçu.
Charles-Guillaume Etienne (Les Plaideurs sans Procès, acte 2, sc. 4 (Floridor), 1821)