Citations quotidiennes du 22-09-2022

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Oui, elle a cet âge [40 ans] délicieux où les femmes sont non plus orgueilleuses, mais inquiètes de leur beauté. C’est l’âge qui préfèrent les véritables voluptueux.
Alfred Capus (Notre jeunesse, acte 2, sc.4 (Clénord), in Théâtre complet, Vol. V, p.62, Arthème Fayard, 1910)

Mais à quoi bon détester quand on n’aura pas assez de sa vie pour lire les auteurs que l’on aime.
Annie François (Bouquiner, p.38, Ed. du Seuil, 2000)

Rôdant, triste et solitaire
Dans la forêt du mystère,
J’ai crié le coeur très las :
« La vie est triste ici-bas ! »
L’Écho m’a répondu : « Bah ! »
– « Écho, la vie est méchante ! »
Et, d’une voix bien touchante,
L’Écho m’a répondu : « Chante ! »
– « Écho, Écho des grands bois,
Lourde, trop lourde est ma croix ! »
L’Écho m’a répondu : « Crois ! »
– « La haine en moi va germer,
Dois-je rire ou blasphémer ? »
Et l’Écho m’a dit : « Aimer ! »
Comme l’Écho des grands bois
M’a conseillé de le faire :
J’aime, je chante et je crois !
Et je suis heureux sur terre !
Théodore Botrel (L’Écho, in Les Chansons de Jean-qui-chante, ed. J. Rueff, 1907.)

Dites-leur, à ceux qui hantent le séjour de paix, que je voudrais bien mourir et aller vers celle que j’aime. Les ans, comme de grands boeufs noirs, foulent le monde. Dieu, leur gardien, les pousse de son aiguillon, et moi, leurs sabots m’ont meurtri au passage.

William Butler Yeats (La comtesse Cathleen, in Théâtre, trad. Madeleine Gibert, p.131, Éditions Rombaldi)

[…] bientôt il ne restera du monde que quelques mécanismes horlogers qui se dévideront jusqu’au silence. Alors effectivement la terre sera morte. Il n’y aura plus que le bruit des eaux, du vent, mais pour aucune oreille. Et je me dis que déjà nous en sommes là et que nous tous qui parlons, marchons, nous n’avons pas plus d’épaisseur que des images… des images, c’est cela avec lesquelles se distraient les dieux…
C. Faraggi (Le maître d’heure, p.127, Folio n° 990)

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