Sait-on jamais où commence l’irréparable… ? Quel mot, quel geste, quelle miette de vie oubliée au bord d’un jour sans date, au revers d’une nuit perdue, finit par peser plus lourd qu’un destin arrêté par les dieux… ? À quel moment insidieux notre histoire se confond avec celle des peuples, des nations, les guerres et la barbarie, et les instants d’humanité… ? Quand est-ce qu’on ne s’appartient plus… ? On reconnaît trop tard nos minuscules fatalités pour en jouir où les éviter, et le reste est vanité…
Michel Quint (L’espoir d’aimer en chemin (Incipit), p.9, Éd. Joëlle Losfeld, 2006)
Il nous semble d’ordinaire moins dur d’obliger un inconnu qu’un bienfaiteur.
Hyacinthe de Charencey (Pensées et maximes diverses, p.9, Annales de philosophie chrétienne, 1888)
Comme les gens qui souffrent sont faciles à tromper!
Alexandra Marinina (Le Cauchemar, trad. G. Ackerman et P. Lorrain
, p.354, Seuil/Points P649)
Le chagrin c’est le parfum qui dure après les joies fanées et qui prouve qu’elles ont fleuri ; c’est l’immortalité des choses mortes et qui survivent dans nos âmes.
Marc Monnier (Cité dans la Revue internationale, p. 363, troisième année, tome douzieme, 25 septembre, 1886)
Le clavecin possède en lui un élément de terreur : les sons en sortent éparpillés et brisés. Un peu d’une âme d’un autre monde.
Clarice Lispector (Où étais-tu pendant la nuit ?, trad. G. Liebrich et N. Biro, p.95, Éd. des femmes, 1985)