Henri François Joseph de Régnier : Premiers poèmes

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Henri François Joseph de Régnier : Premiers poèmes

Nocturne:

Le souffle lent du soir défleurit les lilas
Amoncelant au pied d’odorantes jonchées
De ces petites fleurs qui craquent sous mes pas.

Mon âme est douloureuse et mon coeur est très las.

Sur la toiture, des colombes sont perchées
Attristant l’air du soir d’un long roucoulement;
Il tombe de leurs becs des plumes arrachées.

Il neige dans mon coeur des souffrances cachées.

Au bassin, le jet d’eau rejaillit tristement
Ridant l’onde qui dort de cercles concentriques,
Et les plantes du bord ont un tressaillement.

Au coeur les souvenirs pleurent confusément.

Voici la nuit qui vient et ses folles paniques:
Le vent ne souffle plus, le ramier s’est enfui,
Le jet d’eau se lamente en des plaintes rythmiques,

Et tes yeux grands ouverts me suivent dans la nuit.

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