Jean le Rond d’ Alembert (d’Alembert) : Discours préliminaire de l’Encyclopédie

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De tous les objets qui nous affectent par leur présence, notre propre corps est celui dont l’existence nous frappe le plus, parce qu’elle nous appartient plus intimement: mais à peine sentons-nous l’existence de notre corps, que nous nous apercevons de l’attention qu’il exige de nous, pour écarter les dangers qui l’environnent. Sujet à mille besoins, et sensible au dernier point à l’action des corps extérieurs, il serait bientôt détruit, si le soin de sa conservation ne nous occupait. Ce n’est pas que tous les corps extérieurs nous fassent éprouver des sensations désagréables, quelques-uns semblent nous dédommager par le plaisir que leur action nous procure. Mais tel est le malheur de la condition humaine, que la douleur est en nous le sentiment le plus vif; le plaisir nous touche moins qu’elle, et ne suffit presque jamais pour nous en consoler.

Jean le Rond d’ Alembert (d’Alembert) : Discours préliminaire de l’Encyclopédie

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