Jules Barbey d’Aurevilly : Une histoire sans nom

Ajouter un commentaire

Ma grand’mère ne s’étonnait donc pas que M. de Ferjol eût tourné la tête à Mlle d’Olonde; et, de fait, il la lui avait tournée, et si bien, qu’un jour elle s’était faite enlever par lui, cette fille qu’on disait si fière! Dans ce temps-là, il y avait encore des enlèvements dans le monde, avec la poésie de la chaise de poste et la dignité du danger et des coups de pistolet aux portières. À présent, les amoureux ne s’enlèvent plus. Ils s’en vont prosaïquement ensemble, dans un confortable wagon de chemin de fer, et ils reviennent, après « le petit badinage consommé », comme dit Beaumarchais, aussi bêtement qu’ils étaient partis, et quelquefois beaucoup plus… C’est ainsi que nos plates moeurs modernes ont supprimé les plus belles et les plus charmantes folies de l’amour!

Jules Barbey d’Aurevilly : Une histoire sans nom

citation du jour

Laisser une réponse