Citations quotidiennes du 01-10-2019

Ajouter un commentaire

[…] Le plus admirable médecin est la nature, parce qu’elle guérit les trois quarts des maladies et qu’elle ne dit jamais de mal de ses confrères.

Victor Cherbuliez (Noirs et rouges, p.51, Hachette, 1882)

(En parlant ce Coltrane, le jazzman) […] sa façon de rajeunir les choses avant de les tuer.

Christian Gailly (Un soir au club, p.30, Éd. de Minuit, n°29)

Au long de la rivière
je n’ai vu aucun pont – 
ce jour est sans fin

Masaoka Shiki (Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.29, nrf, Poésie/Gallimard, 2002)

Vous savez, l’inventeur des menottes, des fers et des chaînes ne se serait jamais douté de l’utilisation que ces conceptions d’un âge plus rude et plus simple que le nôtre auraient un jour dans le monde moderne! Si j’étais à la place des promoteurs immobiliers et des responsables de l’aménagement du territoire en banlieue, j’en prévoirais au minimum une paire au mur de chaque foyer. Quand les banlieusards seraient fatigués de la télévision, du ping-pong ou des autres activités, quelles qu’elles soient, qu’ils pratiquent dans leur foyer, ils pourraient s’enchaîner les uns les autres, se jeter aux fers pour un moment. Tout le monde adorerait ça. On entendrait les épouses: "Mon mari m’a jetée aux fers, hier soir. C’était formidable. Le vôtre ne vous l’a jamais fait?". Les enfants se hâteraient de rentrer de l’école à la maison car leur mère les y attendrait pour les enchaîner. Cela permettrait aux enfants d’enrichir leur imagination, ce que le télé leur interdit, et je ne doute pas que la délinquance juvénile en serait considérablement diminuée. Quand le père rentrerait à son tour, les autres membres de la famille pourraient se saisir de lui et le jeter aux fers pour lui apprendre à être assez stupide pour travailler toute une journée dans le but de subvenir aux besoins du ménage. Les vieux parents ennuyeux pourraient être enchaînés dans le garage. On leur libérerait les mains une fois par mois, pour leur permettre d’endosser leur chèque de sécurité sociale ou leur retraite. Les fers et les chaînes permettraient la construction d’une vie plus belle pour tous.
J. Kennedy Toole (La conjuration des imbéciles, trad. Jean-Pierre Carasso, p.322 Robert Laffont)

Voyez ce mathématicien : il n’a jamais fait un mauvais calcul, et n’a pas une idée juste. Il tire toujours des conséquences rigoureuses d’un principe faux. Il calcule bien sur des observations mal faites. La géométrie ne fournit pas la matière du calcul : c’est l’observation ; et les qualités de l’observateur ne sont pas les mêmes que celles du calculateur. Pour arriver à la vérité, l’essentiel est de voir les choses, fondement de tout calcul, non telles qu’on les souhaite, mais telles qu’elles sont, au moral comme au physique. Calculez ensuite ou raisonnez là-dessus, si cela vous amuse : vous pourrez encore vous tromper ; mais vous n’aurez pas commencé par là.
Jean-Baptiste Say (Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, p.47, Deterville, 1817)

Laisser une réponse