Citations quotidiennes du 04-09-2022

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Comment peut-on voir cette beauté de l’âme bonne ? Reviens en toi-même et regarde : si tu ne vois pas encore la beauté en toi, fais comme le sculpteur d’une statue qui doit devenir belle ; il enlève une partie, il gratte, il polit, il essuie jusqu’à ce qu’il dégage de belles lignes dans le marbre ; comme lui, enlève le superflu, redresse ce qui est oblique, nettoie ce qui est sombre pour le rendre brillant, et ne cesse pas de sculpter ta propre statue, jusqu’à ce que l’éclat divin de la vertu se manifeste, jusqu’à ce que tu voies la tempérance siégeant sur un trône sacré. Es-tu devenu cela ? Est-ce que tu vois cela ? Est-ce que tu as avec toi-même un commerce pur, sans aucun obstacle à ton unification, sans que rien d’autre soit mélangé intérieurement avec toi-même ? Es-tu tout entier une lumière véritable, non pas une lumière de dimension ou de forme mesurables qui peut diminuer ou augmenter indéfiniment de grandeur, mais une lumière absolument sans mesure, parce qu’elle est supérieure à toute mesure et à toute quantité ? Te vois-tu dans cet état ? Tu es alors devenu une vision ; aie confiance en toi ; même en restant ici, tu as monté ; et tu n’as pas plus besoin de guide ; fixe ton regard et vois.

Plotin (Ennéades, I, VI, cité par Dominique Doucet dans Ne cesse pas de sculpter ta propre statue, trad. Émile Bréhier, p.9, Pleins Feux coll. Variations, 2005)

Les gigantesques et frauduleuses manoeuvres de l’opulence pour exploiter les hommes et les choses dans l’intérêt de son superflu, cela s’appelle spéculations ; les petites ruses innocentes de la pauvreté pour s’acquitter un peu plus tard ou payer un peu moins, dans l’intérêt de son nécessaire, cela s’appelle escroqueries.

Charles Lemesle (Misophilanthropopanutopies ou Tablettes d’un sceptique in L’artiste, 4e série, T.2, p.42, 1844)

Au long de la rivière
je n’ai vu aucun pont – 
ce jour est sans fin

Masaoka Shiki (Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.29, nrf, Poésie/Gallimard, 2002)

[…] les événements mémorables ne ressemblent jamais à ce qu’on attend d’eux.
Georges Simenon (Le bourgmestre de Furnes, p.70, Éd. Labor-Fernand Nathan)

Maintenant elle dit qu’ils auraient dû courir vers un endroit où ils. Sans tarder. Auraient pu se mettre nus l’un contre l’autre. Se serrer se blottir se mêler. Maintenant elle dit, On aurait eu au moins ça. Avoir eu. Rêveuse elle répète. Avoir eu, pourquoi est-ce encore précieux quand on n’a plus ?
Annie Saumont (Je suis pas un camion, p.118, Pocket n°10952)

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