– Chaque fois qu’on dit équation, il y a le mot égal. Que ferait-on sans l’égalité ! Sans l’égalité, il n’y aurait pas de mathématiques.
– Et pas de République !
– Parce que ces jeunes gens croient qu’il y a vraiment de l’égalité dans la République ?
– Laissez-nous à nos illusions. L’égalité des chances, c’est pour ceux qui ont de la chance, on sait tout cela, mais on fait comme si.
Denis Guedj (Le théorème du perroquet, p.288, Coll. Points P785)
Tout fait musique dans le livre, pour peu qu’on ait l’oreille : le dos d’un volume cousu émet, quand on l’ouvre, d’imperceptibles pétillances, celui d’un vieux livre de poche un sinistre craquement qui amorce l’effeuillage ; le grain du papier feule et la couverture vibre sous les doigts de l’impatient. Mais le plus beau des bruits est celui des pages non massicotées que l’on coupe.
Annie François (Bouquiner, p.52, Ed. du Seuil, 2000)
Il embrassa la dernière pensée de celle qu’il aimait et s’éteignit.
Elias Canetti (Le coeur secret de l’horloge, trad. Walter Weideli, p.83, Éd. Livre de Poche – Biblio n°3287)
Sois riche sans orgueil, pauvre sans abattement ; aie l’injustice en horreur, observe la piété, contribue au bonheur de tes concitoyens, réprime ta langue, ne fais rien avec violence, instruis tes enfants, apaise les querelles, regarde comme tes ennemis ceux de l’état : tel est le caractère de la vertu.
Cléobule (de Lindos) (Moralistes anciens, p.533, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)
Apaiser la malignité
Me paraît la chose impossible;
Vertus, honneur et probité
Rendent son courroux plus terrible.
Pierre-René Le Monnier (Le Paysan et les Couleuvres, p. 60 in Fables, contes et épîtres, Paris, 1773)