Citations quotidiennes du 13-06-2022

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En plus de renforcer la position de l’argent, la nouvelle économie a aussi donné plus de poids à la notion de propriété, élément clé du vieil esprit du capitalisme, en l’étendant à l’information à un degré jamais atteint. Dans l’économie de l’information, les entreprises gagnent de l’argent en essayant de posséder l’information grâce à des brevets, des marques déposées, des droits d’auteur, des accords de confidentialité et d’autres moyens. En fait, l’information est si bien gardée que lorsqu’on se rend dans une des entreprises de ce secteur, on ne peut s’empêcher d’avoir parfois l’impression qu’avec tous ces verrous destinés à protéger l’information, elles ressemblent à des prisons de haute sécurité.
En totale contradiction avec cette éthique protestante de l’argent revue et corrigée, l’éthique hacker des informaticiens met l’accent sur l’ouverture. […] l’éthique hacker, telle qu’elle est définie dans le « Jargon file », comprend la croyance selon laquelle « le partage de l’information est un bien positif puissant. C’est un devoir éthique pour les hackers de partager leur expertise en écrivant des logiciels libres. »

Pekka Himanen (L’éthique hacker, trad. Claude Leblanc, p.59, Exils Éditeur, 2001)

On ne connaît pas du tout l’homme qu’on ne connaît pas très bien ; mais peu d’hommes méritent qu’on les étudie. De là vient que l’homme d’un vrai mérite doit avoir en général peu d’empressement d’être connu. Il sait que peu de gens peuvent l’apprécier, que dans ce petit nombre chacun a ses liaisons, ses intérêts, son amour-propre, qui l’empêchent d’accorder au mérite l’attention qu’il faut pour le mettre à sa place. Quant aux éloges communs et usés qu’on lui accorde quand on soupçonne son existence, le mérite ne saurait en être flatté.

Sébastien Chamfort (Maximes et pensées, p.93, Livre de Poche n°2782)

Tonton Vitia ! s’écria Sonia, émerveillée, un beau matin où elle regardait dehors par la porte-fenêtre du balcon. Les glaçons pleurent !

Andreï Kourkov (Le pingouin, trad. Nathalie Amargier, p., Points/Seuil n°P842)

Amour, incessante création. « Raison mystérieuse et imprévue, mesure parfaite et réinventée », comme le chante Rimbaud. Tu étais ma volonté évidente. Tu m’as fait comprendre que ce n’est pas ce qui vient à nous, mais bien ce qui vient de nous qui est la vie véritable. Je voulais être. Aimer, c’est être. Et c’est créer sa vie bien plus que de la recevoir.

Hélène Grimaud (Variations sauvages, p.132, Pocket n°12304)

Car croire en Dieu c’est en une certaine façon le créer, bien qu’il nous ait auparavant créés. C’est Lui qui se crée lui-même en nous constamment.
Nous avons créé Dieu pour sauver l’Univers du néant, car ce qui n’est pas conscience et conscience éternelle, conscience de son éternité et éternellement consciente, n’est rien de plus qu’apparences. Il n’y a de véritablement réel que ce qui sent, souffre, compatit, aime et désire, autrement dit la conscience ; il n’y a de substantiel que la conscience ; non pour penser l’existence, mais pour la vivre ; non pour savoir pourquoi et comment elle est, mais dans quel but. L’amour est un contresens s’il n’y a pas de Dieu.
Miguel de Unamuno (Le sentiment tragique de la vie, trad. Marcel Faure-Beaulieu, p.186, Idées/Gallimard n°68)

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