On doit avoir la droiture de ne pas remarquer certaines choses, et avoir pitié de nous-mêmes, et passer l’éponge, et avoir le tact de ne pas comprendre – si on veut empêcher qu’un moment de compréhension ne nous cristallise et que la vie devienne autre.
Clarice Lispector (Le bâtisseur de ruines, trad. Violante Do Canto, p.342, Éd. Gallimard/L’Imaginaire n°424)
Il n’y a rien de si fort que les paroles fondées sur la vérité. Ce sont des éclairs qui éblouissent les yeux des hommes et les empêchent de répliquer.
Saint-Cyran (Maximes, p. 74, in Moralistes du XVIIe siècle, Bouquins, 1992)
L’homme est périssable. Il se peut ; mais périssons en résistant, et si le néant nous est réservé, ne faisons pas que ce soit une justice !
Senancour (Obermann, lettre 90, cité par A. Camus dans Lettres à un ami allemand, Folio n°2226, p.65)
Les hommes reçoivent à leur naissance un prénom et un nom; ensuite ils les accomplissent, ou bien les contredisent, ou les effacent, ou les modifient.
Stéphane Audeguy (La théorie des nuages, p.14, Gallimard/NRF, 2005)
L’univers le plus inhumain devient humain par la force de l’habitude.
Yasunari Kawabata (Les belles endormies, trad. R. Sieffert, p.90, Livre de poche, coll. Biblio n°3008)