Citations quotidiennes du 16-11-2022

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Un homme n’est grand que s’il a vu la mort de près et l’a regardée en face, froid et impassible.
Paul Doumer (Livre de mes fils, p.11, Vuibert et Nony, 1906)

C’est ça, le bonheur… Trouver à son foyer un être qu’intéressent les banalités de notre vie quotidienne… S’entendre dire « Tu es un peu pâlotte, repose-toi… »

Paul Nivoix (Ève toute nue [Andrée], acte 2, sc. 2, p.14, Éd. La Petite Illustration, Novembre 1927)

Le lieu naturel du chagrin, ce sont les lignes du visage, pas la mémoire.
Cees Nooteboom (L’histoire suivante, trad. Philippe Noble, p.58, Folio n°3392)

La science unit les peuples ! L’évêque de Rome m’a dit un jour : « vous, scientifiques, avez réussi là où nous, catholiques, avons échoué. »

Ilya Prigogine (La fin des certitudes, p.51, in La Complexité, vertiges et promesses, Le Pommier/Poche, 2006)

Je compris avec épouvante que ma vie entière avait consisté à attendre, toutes les formes de l’attente, et seulement à attendre dans une sorte de perpétuelle hémorragie, et que tout le temps qui me restait pour percevoir le présent ne pouvait plus se compter qu’en heures. Le contenu de ma vie m’apparut pareil à une bulle de savon qui éclatait devant moi. Je vous le déclare: quoi que nous fassions en ce bas monde engendre une nouvelle attente, un nouvel espoir. L’univers est imprégné du souffle pestilentiel qui s’exhale de la lente agonie d’un présent à peine né. Qui n’a jamais ressenti l’énervante faiblesse qui nous submerge dans le salon d’attente d’un médecin, d’un avocat, d’un fonctionnaire? C’est cela que nous appelons la vie: c’est le salon d’attente de la mort.
Gustav Meyrinck (Les sangsues du temps, Éd. Retz-Franco Maria Ricci, trad. Marcel Schneider, p.47)

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