En face du monde, l’indifférent n’est ni ignorant ni hostile. Ton propos n’est pas de redécouvrir les saines joies de l’analphabétisme, mais, lisant, de n’accorder aucun privilège à tes lectures. Ton propos n’est pas d’aller tout nu, mais d’être vêtu sans que cela implique nécessairement recherche ou abandon ; ton propos n’est pas de te laisser mourir de faim, mais seulement de te nourrir. […] Ton habillement, ta nourriture, tes lectures ne parleront plus à ta place, tu ne joueras plus au plus fin avec eux. Tu ne leur confieras pas l’épuisante, l’impossible, la mortelle tâche de te représenter.
Georges Perec (Un homme qui dort, p.64, Folio Plus n°44)
Il est bon d’avoir à soi quelque chose pour le donner.
Paul Claudel (L’Otage, p.89, Livre de Poche nos1102-3)
En tombant dans l’eau
les pétales disparaissent –
prunier sur la rive
Yosa Buson (66 Haiku, trad. Joan Titus-Carmel
, p.17, Verdier 2004)
[…] la vérité rend libre et […] il vaut mieux se défier de ceux qui ne sont pas de cet avis.
Michel Folco (Dieu et nous seuls pouvons, Seuil coll. Points P301, p.281)
Chaque élève a droit aux apports de savoir et de réflexion qui l’aideront dans ce qui est la tâche de toute une vie : devenir celui que l’on choisit d’être.
Refuser à certains, sous prétexte qu’ils sont catalogués » mauvais élèves » ou » faits pour le travail manuel « , l’accès à un exercice intellectuel aussi fondamental que la philosophie, c’est accepter le découpage de l’humanité en catégories hiérarchisées, c’est-à-dire accepter la barbarie.
Albert Jacquard (Petite philosophie à l’usage des non-philosophes, p. 165, Éd. Québec-Livres)