Citations quotidiennes du 26-11-2019

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En face du monde, l’indifférent n’est ni ignorant ni hostile. Ton propos n’est pas de redécouvrir les saines joies de l’analphabétisme, mais, lisant, de n’accorder aucun privilège à tes lectures. Ton propos n’est pas d’aller tout nu, mais d’être vêtu sans que cela implique nécessairement recherche ou abandon ; ton propos n’est pas de te laisser mourir de faim, mais seulement de te nourrir. […] Ton habillement, ta nourriture, tes lectures ne parleront plus à ta place, tu ne joueras plus au plus fin avec eux. Tu ne leur confieras pas l’épuisante, l’impossible, la mortelle tâche de te représenter.
Georges Perec (Un homme qui dort, p.64, Folio Plus n°44)

Le monde a fait de moi une putain ; je veux faire du monde un bordel.
Friedrich Dürrenmatt (La visite de la vieille dame, trad. Jean-Pierre Porret, p.103, Livre de poche/Biblio n°3102)

Moins on peut utiliser les mots intelligemment, plus on est porté à blâmer les autres de s’exprimer de façon inintelligible. On peut même transformer en fétiches ses propres cauchemars de langage et, alors, devenir des sémantistes de carrefour.

Mortimer J. Adler (Comment lire les grands auteurs, trad. Louis-Alexandre Bélisle
, p.101, Le Club des Grands Auteurs, 1964)

Si vous écrivez, suivant une méthode surréaliste, de tristes imbécillités, ce sont de tristes imbécillités. Sans excuses.

Louis Aragon (Traité du style, p.192, L’Imaginaire/Gallimard n°59)

L’ampleur excessive des vêtements embarrasse les mouvements du corps; une trop grande fortune gêne ceux de l’âme.
Démophile (Sentences (XIII) dans Moralistes anciens, Lefèvre, Paris, 1840)

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