[…] elle rayonnait avec la sérénité de la lune après la pluie.
Yukio Mishima (Patriotisme, trad. Dominique Aury, p.26, in Dojoji et autres nouvelles, Folio n°3629)
On s’habitue en vérité très vite à l’inconcevable, à l’inexplicable. L’homme qui a entendu pour la première fois résonner une voix fantomatique dans un téléphone, qui a vu pour la première fois un aéroplane décoller mystérieusement du sol, est sans doute resté un moment figé d’étonnement ; mais cette réaction ne fut que de courte durée. Déjà, l’instant d’après, le miracle était devenu pour lui ordinaire, presque banal, et il s’en servait comme s’il en avait toujours disposé.
Leo Perutz (Le Miracle du manguier, trad. Jean-Jacques Pollet, p.160, 10|18 n°2904)
Mais toute philosophie n’est-elle pas […] une tentative pour accorder la mobilité extrême de toutes choses avec les règles essentielles de la pensée, pour faire entrer le mouvement dans les cadres rigides imposés par la pensée?
Jean Voilquin (Les penseurs grecs avant Socrate, p.108, Garnier-Flammarion n° 31)
[…] son sens véritable de la vie : la vie sans dignité. Être vivant suffisait à son bonheur.
Albert Cossery (Mendiants et orgueilleux, p.28, Éd. Joëlle Losfeld, coll. Arcane, 1993)
Le monde est plein de cadavres de types qui ont désiré ce qu’ils n’auraient jamais dû avoir.
Richard Matheson (Jour de fureur, trad. F. M. Watkins
, p.25, 10|18 n°2016)