Citations quotidiennes du 05-04-2020

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Là où un mensonge est bon à dire, n’hésitons pas à le dire ; menteurs ou fermement attachés à la vérité, ne poursuivons-nous pas le même but ? Les uns mentent lorsque de leurs mensonges persuasifs ils doivent tirer quelque profit ; les autres disent la vérité pour qu’elle leur rapporte et qu’on soit mieux disposé à leur faire confiance. Ainsi par des voies différentes nous visons tous au même résultat. Et s’il n’y avait aucun bénéfice à en retirer, il serait indifférent à l’homme franc de mentir, au menteur de parler avec franchise.
Hérodote (cité par Berguin et Duclos in Euripide, Théatre 1, Garnier-Flammarion n° 46, p.229)

[…] les vices des maîtres sont la fortune des valets.

Émile Zola (Nantas, p.60, Librio n°42)

Connaître, ce n’est pas prendre des distances conceptuelles avec son objet, c’est au contraire en abolir l’artifice pour coïncider, comme l’écrit Bergson dans La pensée et le mouvant, « avec ce qu’il a d’unique et d’inexprimable », c’est-à-dire se placer soi-même dans l’objet par un acte de l’intuition qui nous en fait vivre le sens et la vérité. Connaître s’identifie avec la vie : il s’agit de transformer ses objets en contenus de conscience.

Alain Lagarde (Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point (Pascal), p.18, Éd. Pleins Feux, coll. Variations n°7, 2002)

[…] La vie a pour chacun, une fois au moins dans son éternité de douleurs, l’heure exquise qui ferait accepter toutes les autres. Pour l’amant, c’est l’ivresse du premier aveu, du premier amour heureux et confiant, de la première tendresse sans larmes. Pour le poète ou l’artiste, c’est l’œuvre qu’il rêve et qu’il va entreprendre, l’œuvre dans laquelle il mettra tout son être. Pour le penseur, c’est une idée saisie ; pour le savant, c’est une vérité démontrée ; pour la femme triste, c’est un déshérité qu’elle console ; pour le malade d’amour, c’est une petite jouissance puérile et délicieuse, — une fleur tombée ou un gant jeté. Cela n’est rien, et toute la vie tient dans ce moment-là. Et, pour ce moment, pour ce moment seul, précédé de souffrances, suivi de souffrances, nous devrions bénir encore la vie, — la vie qui nous a donné ce qu’elle pouvait nous donner, une heure d’extase et d’oubli.

Charles Fuster (Essais de critique, p.61, Éd. Princepts, 1886)

Nos pensées ont un essor que nous ne pouvons suivre ; nos sentiments résident en des profondeurs qui nous sont inaccessibles.
Wilkie Collins (Le Secret, trad. Old Nick, p.177, Éd. Hachette, Paris, 1858)

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