Citations quotidiennes du 14-01-2024

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Vous vous plaignez de ces auteurs qui n’ont qu’à moitié raison ; qui accordent au préjugé les mêmes égards qu’au bon sens ; mais dont les intentions sont pourtant droites et qui ont l’air de savoir à peu près tout ce qui a été dit de bon. Ayez patience, grands génies. Ne vous fâcbez pas contre une espèce non moins utile que la vôtre. C’est d’échos en échos que la vérité descend sur le vulgaire. Vous est-il arrivé par hasard d’écouter un savant qui s’efforçait de faire comprendre ses intentions à des ouvriers ? Avez-vous observé ces pauvres gens, la bouche béante, avides de saisir un sens qui leur échappait. Si l’un des leurs alors est venu et s’est mis à traduire en leur langage, l’explication du grand homme, l’interprète ignorant l’a fait entendre tout de suite. Vous épouvantez les gens à idées communes ; tandis que les auteurs médiocres s’accommodent à leurs habitudes. Les vues faibles sont éblouies de vos lumières : elles tremblent d’en être brûlées ; elles aiment à être guidées par des fallots.
Jean-Baptiste Say (Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, p.50, Deterville, 1817)

Être malheureux est certes à la porté du premier venu. Mais se rendre malheureux, faire soi-même son propre malheur sont des techniques qu’il faut apprendre : à cet apprentissage-là, quelques coups du destin ne suffisent pas.

Paul Watzlawick (Faites vous-même votre malheur, trad. Jean-Pierre Carasso, p.13, éd. Seuil, 1984)

Je suis moi, vous êtes vous, et les autres sont les étrangers.

Robert Louis Stevenson (Cité par A. Maurois in De la conversation, p.14, Hachette, 1964)

Dans certains contextes, même les idées profondes deviennent triviales.
Nancy Huston (Instruments des ténèbres, p.168, Éd. J’ai Lu n°5276)

De toutes les activités humaines, le pouvoir est celle où l’on voit le plus de personnes médiocres accomplir d’éclatantes carrières. Cela tient de ce qu’il existe dans la société un certain nombre de fonctions de gouvernement qui doivent être tenues continûment, et qu’il ne se trouve pas toujours assez d’hommes supérieurs pour les occuper.

Maurice Druon (Le pouvoir, p.61, Hachette (Notes et maximes), 1964)

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