Citations quotidiennes du 27-07-2020

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Je trouve que les nombres premiers sont comme la vie. Ils sont tout à fait logiques, mais il est impossible d’en trouver les règles, même si on consacre tout son temps à y réfléchir.

Mark Haddon (Le bizarre incident du chien pendant la nuit, trad. Odile Demange
, p.34, Pocket Jeunesse, n° J 1535, 2005)

Les mauvais gouvernements sont enduits d’une espèce de glu à laquelle viennent s’attacher l’avidité, la délation, le mauvais sens, tous les vices, et qui inspire un insurmontable dégoût aux bonnes intentions, aux vues droites, à la saine raison. Qu’arrive-t-il ? Les mauvais gouvernements se font mépriser et haïr ; mais ils ont pour eux les méchants , qui sont plus maniables, moins scrupuleux. Je me suis hasardé, une fois, de reprocher à Napoléon qu’il dépravait la nation. Rien ne peut rendre la finesse du dédain avec lequel il me répondit : Vous ne savez donc pas encore que l’on gouverne mieux les hommes par leurs vices que par leur vertu ? Où cette prétendue habileté l’a-t-elle conduit ? Quel est l’avantage d’avoir pour soi les pervers ou les sots dont le règne n’a qu’un temps, parce que tout l’ébranle ; et d’avoir contre soi le bon sens, les lumières et la bonne foi, dont chaque nouvelle circonstance avance l’autorité, et dont le règne est le plus inébranlable, parce qu’il est fondé sur l’intérêt du plus grand nonibre ?
Jean-Baptiste Say (Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, p.60, Deterville, 1817)

La crainte du danger est mille fois plus terrifiante que le danger présent ; et l’anxiété que nous cause la prévision du mal est plus insupportable que le mal lui-même.
Daniel Defoe (Aventures de Robinson Crusoé, p.169, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)

Dès notre jeunesse nous sommes comme des agonisants dont les doigts palpent les couvertures avec inquiétude, sans savoir à quoi se raccrocher – des agonisants qui tout à coup prennent conscience que la mort est dans leur chambre et qu’elle s’inquiète bien peu de savoir s’ils joignent les mains ou serrent les poings.
Gustav Meyrinck (Le cardinal Napellus, Éd. Retz-Franco Maria Ricci, trad. Marcel Schneider, p.17)

La grande fatigue de l’existence humaine n’est peut-être en somme que cet énorme mal qu’on se donne pour demeurer vingt ans, quarante ans, davantage, raisonnable, pour ne pas être simplement, profondément soi-même, c’est-à-dire immonde, atroce, absurde. Cauchemar d’avoir à présenter toujours comme un petit idéal universel, surhomme du matin au soir, le sous-homme claudicant qu’on nous a donné.
Louis-Ferdinand Céline (Voyage au bout de la nuit, p.418, Folio n°28)

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